Laurent Vilmont, interviewé le 7 avril dernier par BFM Business, n’a pas pu se prononcer sur
l’évolution des prix de l’immobilier après la crise sanitaire actuelle. Il estime à 15-20 % la baisse des
transactions par rapport à 2019 mais relativise son effet compte tenu des beaux résultats de l’année
dernière.
Attendre la baisse des prix de l’immobilier : une prise de risque ?
En ce qui concerne l’évolution des prix, le président de Century 21 se montre en revanche très vague,
rappelant qu’elle dépend de nombreuses inconnues :
- évolution des taux d’intérêt,
- comportement des acheteurs,
- posture des banques,
- fin du confinement, etc.
Il estime risqué d’attendre une hypothétique baisse des prix pour acquérir un bien immobilier, dès
lors que si le pire n’est jamais sûr, le meilleur est la moins certaine des hypothèses.
Hausse ou baisse des prix de l’immobilier ?
D’aucuns considèrent, comme le président de la Chambre des notaires de Paris – Île de France,
Bertrand Savouré, que le gel prolongé du marché immobilier va faire légèrement baisser les prix, au
plus de 5 %. Ils tablent sur une reprise soutenue du marché après le confinement, voire d’un contre-
choc, pour limiter la baisse des prix.
Cependant, la reprise des ventes immobilières dépendra sans doute du scénario de sortie de crise
économique. Une reprise en V permettrait de retrouver rapidement une activité normale avec des
prix repartant à la hausse. Si le confinement dure encore plusieurs semaines, le scénario en U est
plus probable et le marché aura plus de mal à repartir après une stagnation longue. Le pire scénario
serait un scénario en L, où la reprise ne serait pas au rendez-vous.
Se posera en effet la question du moral des ménages après la fin du confinement. Ce qui semble
acquis, c’est qu’un allongement de la période de confinement risque de jouer sur les prix la santé de
bon nombre d’agents immobiliers.
Des agences immobilières en danger ?
De son côté, le président de la FNAÏM, Jean-Marc Torrollion, considère que la crise a réduit à sa plus
simple expression le volume des transactions immobilières : 20 % au plus. Il s’inquiète pour l’avenir
des agences immobilières, qui avaient déjà énormément souffert en 2009. Les conséquences
pourraient s’avérer funestes pour les moins solides. Seules celles qui sont parvenues à se diversifier,
avec par exemple un portefeuille locatif, pourraient s’en sortir.
La proptech, qui pourrait être l’avenir de l’immobilier, ne s’est malheureusement pas suffisamment
développée ces dernières années. D’ailleurs, Laurent Vimont n’y croit pas, qui dit « je n’ai jamais
rencontré quelqu’un qui achète un bien, dans l’ancien, sans le visiter ».
Le président de la FNAÏM se montre très inquiet pour ses adhérents. Selon lui, plusieurs centaines de
millions d’honoraires seraient bloqués dans la « chaîne de la continuité de services publics de la
signature des actes », autrement dit, chez le notaire, en mairie (cadastre) ou encore aux impôts
(service de la conservation). Pour leur part, les notaires travaillent à distance :
- visioconférences,
- signature électronique,
- télétravail.
Mais si les visites ne se font pas, si les déménagements sont impossibles et si les diagnostics sont en
panne, ils seront rapidement à court d’activité.