Ce sont plus de 2,5 millions de Français dont 1 million en 2016 qui ont déjà participé à une campagne de financement par le crowdfunding. La tendance n’est pas à la baisse et les projets se multiplient et se diversifient. Comment expliquer un tel succès ?
Un enfant des réseaux sociaux
De la théorie du « nudge » mise à l’honneur par le dernier prix Nobel d’économie, au nombre de « like » sur Facebook, les acteurs du monde économique, associatif voire politique ou artistique, cherchent à obtenir et mesurer l’adhésion à leur démarche. A l’heure des réseaux sociaux, le crowdfunding s’impose comme un moyen privilégié d’impliquer une communauté de consommateurs ou plutôt « consommacteurs » dans une démarche volontaire de soutenir tel ou tel projet, et, l’union faisant la force, de le faire aboutir.
- La technologie (internet, blockchain pour la sécurisation) et l’évolution du cadre légal ont permis de rendre ce moyen de financement/investissement accessible à tous. L’éventail de possibilités est large :
- don,
- financement contre récompense sur le modèle d’une vente privée,
- prêt rémunéré ou non,
- souscription de capital.
Ce sont désormais plus de 2,5 millions de Français dont 1 million en 2016 qui ont déjà participé à une campagne de financement. On sort de l’anecdotique, pour aller vers une tendance de fond. Des dessinateurs de BD, aux créateurs de jeux vidéo, en passant par les inventeurs d’une ruche innovante qui ont financé 13 M$ pour son lancement, ou des initiatives pour la préservation de monuments du patrimoine, les exemples se multiplient.
Soutenir PME/TPE grâce au Crowdfunding
Le cadre ne se limite pas au soutien de projets en création et implique très majoritairement une contrepartie financière. L’intermédiation via des plateformes, qui sont régulées et agrées, garantit la transparence de l’information et la sécurité des échanges. Beaucoup de PME ont un accès souvent insuffisant aux financements bancaires. Mais elles ne souhaitent pas forcément se lancer dans un processus de levée de fonds trop complexe. Dans ce cas, le crowdfunding se dresse comme une solution de financement flexible, rapide et fiable. De plus, les fonds levés vont de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs millions par opération. Ce qui en fait un instrument de financement à part entière.
Le crowdfunding a tendance à se rapprocher du monde de la finance traditionnelle. Plusieurs banques s’y sont positionnées via des acquisitions mais en lui apportant le plus lié à son aspect communautaire. Ainsi, la plateforme de crédit participatif aux PME WeShareBonds a choisi de développer un modèle hybride (adopté également par plusieurs plateformes de crowdlending) où les particuliers prêtent aux côtés de professionnels institutionnels (La Banque Postale pour le cas de WeShareBonds) dans les mêmes conditions. Côté entrepreneur, l’intervention d’institutionnels garantit la certitude du succès de l’opération dès lors que celle-ci a été actée.
Un rendement économique attractif
Il serait erroné de penser que le financement participatif constitue une sorte de dernier recours pour les PME. Il s’adresse généralement à des entreprises profitables, en croissance et disposant d’un historique. Le crowdfunding constitue plutôt un complément face aux autres sources de financement du fait de limites intrinsèques :
- taille du bilan des banques,
- réticence du dirigeant à ouvrir son capital,
- d’une volonté d’aller au-devant du public et de communiquer
Par ailleurs, le niveau de rémunération proposé est comparable à ce qu’un investisseur pourrait rencontrer. Pour ne citer que le segment du crowdlending dont niveau de rémunération est le plus normé, les rendements bruts attendus proposés aux investisseurs vont de 4 à 10%/an pour un risque relativement maîtrisé et transparent, avec la possibilité de diversifier facilement y compris sur des petits montants.
À ces niveaux l’on se situe bien au-dessus d’autres supports à moyen terme tel que l’assurance-vie. La flat-tax et la suppression de l’ISF sont un signe fort qui devrait renforcer l’attractivité de cette classe d’actif.
Retrouvez notre article sur Globe Dreamers et le financement de projets RSE.