Vous avez pour projet professionnel d’ouvrir un commerce, mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Questions importantes, statut, démarches administratives… Retrouvez ici toutes les étapes pour vous aider dans la création de votre entreprise.
Définir son projet de création d’entreprise
La première étape à bien respecter avec de vouloir ouvrir son commerce et de bien définir son projet de création d’entreprise. Quelle activité voulez-vous exercer ? En fonction de vos envies, mais aussi de votre formation et de votre expérience, il faudra choisir le métier que vous voulez exercer. En effet, de nombreux métiers requièrent un vrai savoir-faire, et il faut s’assurer que vous possédez les compétences requises pour mener à bien votre projet. De plus, certaines professions sont encadrées pas la loi, et il faut s’assurer que vous répondez aux contraintes légales comme l’obtention d’un diplôme particulier ou l’obtention d’une accréditation.
Assurez-vous également d’avoir les qualités nécessaires pour gérer une entreprise. L’ouverture d’un commerce signifie la plupart du temps de travailler de manière indépendante. Il faudra faire preuve d’organisation, de discipline et avoir quelques compétences en gestion, comme la comptabilité, pour que votre entreprise puisse prospérer. Il est par ailleurs important d’avoir un bon sens commercial, de faire preuve d’une bonne condition, ainsi que d’être prêt à parfois travailler le soir ou les weekends.
Réalisez une étude de marché et un business plan pour votre commerce
Ces deux étapes sont importantes pour la bonne réussite de votre activité. Elles permettent d’évaluer si votre projet va être rentable ou non sur le long terme, convaincre les banques en la viabilité de votre projet, savoir s’il y a de la concurrence ou non, d’évaluer vos potentiels clients, etc. Ces étapes peuvent être compliquées à réaliser, alors n’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous aider.
L’étude de marché
L’étude de marché consiste à faire une analyse en profondeur du marché sur lequel vous allez évoluer. Elle permet à répondre à plusieurs questions cruciales qui vous permettront de savoir ou non si votre projet est viable sur le long terme.
La première de ces questions consiste à savoir qui sont vos potentiels clients. Quels profils ont-ils ? Quel âge ? Où vivent-ils ? Quel est leur budget ? Quelles sont leurs habitudes de consommation ? etc. Répondre à ces questions vous permettra d’estimer la taille de votre marché, et d’estimer plus tard à quelle partie ce marché, vous pouvez vendre vos produits ou vos services.
Vous devez ensuite vous demander quels sont les produits ou services que vous voulez commercialiser. Que souhaitez-vous vendre ? À quel prix ? Allez-vous apporter de l’innovation ? Allez-vous produire vous-même ou allez-vous faire appel à un ou plusieurs fournisseurs ? Répondre à ces questions vous permettra alors de vous positionner par rapport aux autres entreprises présentes sur le marché et d’estimer les coûts et les revenus potentiels pour votre activité.
Vous devez enfin vous demander s’il y a de la concurrence ou non sur votre marché. D’autres entreprises sont-elles déjà présentes ou non ? Si oui, que proposent-elles ? Quels sont leurs tarifs ? Comment pouvez-vous vous différencier de ces derniers ?
Le business plan
Le business plan est un autre document très important à préparer lors de l’ouverture d’un commerce. Il contient les projections des données financières de votre activité : de quel financement avez-vous besoin ? quel chiffre d’affaires avez-vous prévu de réaliser ? votre bilan prévisionnel lors des premières années, etc.
Il doit également expliquer les différentes rentrées d’argent prévues lors de l’exercice de votre activité, la manière dont vous allez générer du profit.
Mais il doit aussi mettre en avant les différents coûts et les besoins en trésorerie liés à votre activité. On peut retrouver par exemple le coût des matières premières, les fournisseurs, les salaires des employés, la location des locaux, les dépenses liées au marketing etc.
Avoir un bon business plan est très important, car c’est grâce à celui-ci que vous allez devoir convaincre les différentes personnes qui vont financer votre projet, comme les banques.
Quel statut pour votre entreprise ?
Afin d’ouvrir un commerce, vous allez devoir déterminer le statut de votre entreprise.
Le choix du statut juridique
Vous devez choisir le statut juridique de votre entreprise. Il existe plusieurs possibilités en fonction du projet que vous voulez réaliser.
Tout d’abord, vous devez savoir si vous souhaitez créer une entreprise individuelle (EI) ou non. Une entreprise individuelle correspond à une personne physique qui exerce en son nom propre une activité. L’EI peut être adaptée aux artisans, commerçants, professions libérales ou encore les agriculteurs. Ce statut inclut également la micro-entreprise.
En plus de l’entreprise individuelle, l’autre option qui s’offre à vous est de créer une société. On retrouve alors plusieurs statuts possibles, avec parmi les plus connus :
- La Société anonyme (SA). Il s’agit d’une société de capitaux, composée de 2 associés au minimum, dont la participation dépend des capitaux investis. C’est un statut qui convient aux artisans, commerçants et industriels
- La Société à responsabilité limitée (SARL). Il s’agit d’une société dans laquelle les associés ne sont responsables des dettes de la société qu’à hauteur des capitaux personnels investis. C’est un statut adapté aux artisans, commerçants et industriels, mais également à certaines professions libérales
- L’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). Cette société n’est composée que d’un seul associé, responsable des dettes qu’à hauteur de son apport personnel. Comme la SARL, c’est un statut adapté aux artisans, commerçants et industriels, mais également à certaines professions libérales
Il existe par ailleurs d’autres statuts juridiques disponibles pour la création de votre société.
Ouvrir un commerce indépendant ou franchisé ?
En fonction de la nature de votre projet, il se peut que vous puissiez ouvrir une franchise. La franchise permet d’utiliser le nom d’une marque connue pour ouvrir un commerce. Cela permet de limiter l’effort marketing, car la marque possède déjà une présence, cela permet d’utiliser des produits ou des services déjà existants, etc. La société mère peut aussi fournir une formation adaptée au franchisé, ainsi qu’une assistance en cas de besoin.
Cependant, le fait d’ouvrir une franchise demande souvent un apport initial plus important, puisque des frais d’entrée sont demandés et des aménagements bien particuliers peuvent être exigés. Certaines règles sont par ailleurs à respecter dans le cadre d’une franchise.
Trouvez un local pour votre boutique
Une fois que vous savez quel statut adopter pour votre entreprise, il vous faudra trouver un emplacement adapté pour votre magasin. Pour ce faire, vous devez prendre en compte la surface nécessaire pour l’exercice de votre activité, l’emplacement, votre budget, etc.
Une fois avoir trouvé un local qui vous convient, vous avez deux options pour l’acquérir :
- La location
- L’achat
Les deux options peuvent être intéressantes en fonction de votre projet. Vérifier bien avant la signature du contrat que vous pouvez bien exercer votre future activité dans le local en question, si les normes de sécurité sont respectées (en particulier s’il y a des spécificités liées à votre activité), si un pas-de-porte doit être payé, etc. afin de ne pas avoir de mauvaises surprises plus tard. En cas d’achat, n’oubliez pas de prendre en compte les différents frais liés à l’achat immobilier.
Les démarches administratives pour ouvrir un commerce
Une fois votre local trouvé et votre statut confirmé, il vous faudra effectuer les différentes démarches administratives. Attention, ces démarches peuvent différer en fonction du statut de votre entreprise.
Les formalités d’immatriculation
Pour immatriculer votre entreprise, vous allez devoir vous munir de plusieurs documents, entre autre :
- le formulaire cerfa adapté au statut de votre entreprise
- déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation datée de moins de 3 mois, signé par vous-même et vos éventuels associés
- une copie de votre pièce d’identité et de vos éventuels associés
- un justificatif de domiciliation de votre entreprise, avec l’adresse identifiable
- si vous exercez une activité réglementée, une copie de l’autorisation d’exercice de l’activité, du diplôme ou du titre
- le formulaire de la création d’entreprise
- au moins 4 exemplaires des statuts signés
- au moins 4 exemplaires de l’acte nommant le dirigeant, si ce dernier n’est pas déjà nommé dans les statuts
D’autres documents peuvent vous être demandé en fonction de votre situation conjugale, du statut de votre entreprise (par exemple un formulaire de Travailleur Non Salarié (TNS) pour une SARL), l’attestation de dépôt de capital s’il y en a, etc.
La demande d’immatriculation peut s’effectuer en ligne sur le guichet des formalités d’entreprise, sur le site des greffes du tribunal de commerce dont vous dépendez, ou sur place ou par courrier à la chambre de commerce et d’industrie dont vous dépendez.
De manière générale, vous devez être immatriculé au Registre du commerce et des sociétés (RCS). Si vous exercez une activité artisanale (ou commerciale et artisanale), il faudra également s’immatriculer au Répertoire des métiers (RM),
Quelles autorisations légales demander ?
Pour exercer votre activité, des autorisations légales peuvent être nécessaires. Elles peuvent dépendre de la nature de votre commerce (bar-restaurant, tabac, commerce ambulant, commerce sur un marché…), si vous souhaitez occuper l’espace public extérieur (par exemple une terrasse sur un trottoir), si la surface de votre magasin est particulièrement grande (plus de 1000 m2), si vous souhaitez diffuser de la musique dans votre commerce, etc.
En fonction de votre activité, vous devez donc vous assurer que vous bénéficiez bien de toutes les autorisations légales.
L’assurance professionnelle pour votre commerce
Une assurance professionnelle a pour but de protéger les différentes entités liées à une activité professionnelle comme l’entreprise elle-même, le dirigeant, les salariés, la responsabilité civile, les locaux, le stock etc. Elle concerne uniquement l’activité professionnelle et ne protège donc pas les employés ou les dirigeants dans leur vie privée.
Une assurance de type responsabilité civile professionnelle n’est pas obligatoire, bien qu’elle soit très fortement recommandée. Les activités professionnelles étant extremement variées et les risques étant très différents en fonction du métier que vous exercez, il existe une multitude d’assurance professionnelle disponible. Des sites spécialisés comme Goodassur vous aident à y voir plus clair dans le choix de votre assurance professionnelle.
Quels coûts prévoir pour ouvrir un commerce ?
Ouvrir un commerce peut être cher et de nombreux coûts sont à prévoir. Ces derniers peuvent varier d’un secteur à un autre, mais aussi en fonction du type de commerce que vous souhaitez ouvrir.
Les premiers types de cout à anticiper pour ouvrir un commerce sont les frais administratifs. Pour être immatriculé au Registre du commerce et des sociétés (RCS), il faut compter 25,34€. Si vous exercez une activité artisanale (ou commerciale et artisanale), il faudra également s’immatriculer au Répertoire des métiers (RM), ce qui occasionne environ 150 € supplémentaires. Enfin, les sociétés devront publier une annonce dans un journal d’annonces légales et anicitper des frais de greffes pour un coût variant entre 150 € et 250 €.
Il faudra ensuite prendre en compte les frais d’installation. Le cout d’achat d’un local commercial varie en fonction de la ville, allant d’environ 8000€/m2 à Paris à moins de 1000€/m2 dans des petites villes. Pour la location, il faut compter environ 345€/m2/an à Paris contre 51€/m2/an dans certaines petites villes, sans compter le droit de bail. En fonction de l’emplacement et de la surface, mais également du quartier dans lequel vous souhaitez exercer, le budget d’installation ne sera pas le même. De plus, si vous déménagez dans une autre ville, pour votre activité, il faudra également prendre en compte les frais de déménagement.
Enfin, il faudra prendre en compte les frais d’equipement et de matériel. Ces frais peuvent énormément varier en fonction de votre commerce, et l’équipement ne sera pas le même si vous ouvrez une bijouterie ou une boulangerie. Il en est de même pour les stocks que vous anticipez d’avoir pour que votre activité fonctionne correctement. Il peut également être intéressant d’anticiper les frais liés à la publicité ainsi qu’à vos futurs employés si vous prévoyez d’embaucher des salariés.